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Ports en Finistère: Réflexions et propositions de la commission maritime PCF 29

Les élections départementales du mois de mars 2015 sont l'occasion de présenter, faire connaître et de mettre en débat quelques unes des propositions que le Parti Communiste avance pour soutenir et développer l'économie maritime dans le département.

Le Conseil Général tient un rôle tout à fait essentiel et singulier dans ce domaine en gérant notamment de très nombreux ports. I

Il est donc important que les candidats du Front de Gauche et notamment les candidats communistes fassent entendre leur voix dans ce dossier touchant à la pêche, la construction et la réparation navale, la plaisance, le transport de passagers, le transports maritime, la gestion des espaces portuaires

Rappelons que seuls trois ports en Bretagne sont sous la responsabilité de la Région: Saint Malo , Lorient et Brest. Tous les autres ports importants sont des ports départementaux. Les ports de moindre importance ont été concédés aux communes.

 

Le Conseil général est responsable de la gestion de 15 ports Finistériens :

 

• Les ports de pêche de Cornouaille : Douarnenez, Audierne, Saint-Guénolé, Le Guilvinec, Loctudy, Lesconil

et Concarneau ;

• Les ports de desserte des îles : îles de Sein, Molène, Ouessant, Le Conquet, île de Batz, Roscoff-Vieux port ,

• Le port de Roscoff-Bloscon (pêche et commerce) et le port de commerce du Corniguel à Quimper.

 

Pour information

 

Etude stratégique de développement des ports départementaux.

 

Pour accompagner les acteurs des filières maritimes et soutenir l’économie portuaire face aux mutations économiques,sociales et environnementales, le Conseil général a décidé de mener une étude stratégique de développement des ports départementaux afin de réinterroger les modes de gestion des ports avant le renouvellement des concessions prévu fin 2017.

Cette étude se fera en plusieurs étapes. Elle associera les partenaires des différentes filières en lien avec les autres réflexions en cours : livre bleu du nautisme (2015-2020) co-piloté par le Conseil général et Nautisme en Finistère.et en cohérence avec les différentes politiques publiques mises en œuvre (Europe, Etat et Conseil régional et autres collectivités).

Les étapes et le calendrier de l’étude :

Les étapes seront les suivantes :

• Réalisation d’un diagnostic prospectif du développement des différentes filières (pêche, plaisance, services,commerce),

• Analyse et bilan des délégations de service public

• Définition d’une stratégie de développement de ces ports et proposition des scenarii de gestion pour l’avenir dans un souci de cohérence territoriale.

Calendrier :

 

De janvier à juin 2014 : diagnostic économique et prospectif

De janvier à juin 2015 : phase de présentation des scénarios

Les partenaires :

Sont associés aux instances de suivi de cette étude, des représentants des usagers, des professionnels des ports,des personnes ressources, des acteurs institutionnels, des élus, des représentants des filières, .

 

 

Nous pourrions concentrer nos interventions sur cinq sujets :

 

  • La gestion des ports départementaux

  • La coopération entre les ports

  • Les ports un secteur industriel de premier plan

  • La place du transport maritime local dans la stratégie multimodale

  • pêches, aquaculture, productions marines ; accompagner les mutations

 

 

  1. Pour une gestion publique des ports seule garantie d'un développement équilibré.et pérenne

 

L’étude stratégique dont il est fait état dans ce document a été commandée par le Conseil Général du Finistère dans le cadre du renouvellement des concessions de gestion portuaire qui doit intervenir dans 3 ans.

 

Le constat qui s'impose presque partout est celui d'une gouvernance territorialement morcelée. La gestion des ports et de leurs équipements est éclatée selon les cas entre plusieurs acteurs CCI, Département, Région, Commune, associations. Il est difficile, malgré les Conseils portuaires qui n'ont pas de pouvoirs opérationnels, de conduire des politiques de développement claires et solidaires.

 

Il est temps que la puissance publique -Commune, Département entre autres- reprenne en main la gestion des ports et de leurs équipements. Nous proposons donc que les ports soient gérées par des Sociétés d' Economie Mixte (SEM) à capital majoritairement public (Commune, Département Région ) accueillant au sein du Conseil d’Administration tous les acteurs locaux.

 

Leur périmètre est à étudier au cas par cas. (Une SEM par port ? Une SEM pour un ensemble de ports ?...)

 

 

  1. Pour un développement solidaire, harmonieux et non concurrentiel. Synergies portuaires.

D'une certaine manière pour ne pas dire d'une manière certaine les ports sont en concurrence entre eux dans le département et bien sur au delà. On le lit par exemple dans un article récent du Télégramme consacré aux inquiétudes de l’interprofession du port de Lorient qui revendique depuis plusieurs années l'utilisation de la forme de radoub de la DCNS regrettant que les chalutiers de la SCAPECHE soient entretenus à Concarneau, faute de place.

 

Il n'est pas assuré que cette approche concurrentielle soit une solution d'avenir. La gestion concertée des outils portuaires, de Lorient à Brest ou à tout le moins de Lorient à Douarnenez est une option à étudier. Les ports de Lorient, Concarneau, Le Guilvinec et Douarnenez disposent de moyens publics et privés de levage, réparation et d'entretien de taille et de fonction diverses dont il faudrait organiser la complémentarité.

 

La création d'une structure de gestion intégrée de type interprofession des Ports de Bretagne Sud, du Pays Bigouden e de l'Iroise est une hypothèse à mettre en débat et à étudier.

 

Il en est de même pour les secteurs de la pêche et de la plaisance où il faut la aussi échapper à la logique « du marché » du moins disant, du plus offrant, où chacun tente de tirer son épingle du jeu pour se tourner résolument vers une gestion concertée et régulée des activités.

 

   .3 Préserver, développer, valoriser utiliser le plus finement possible, les outils industriels

En Bretagne, la filière industrielle navale -construction, réparation, entretien ; avitaillement, mécanique Énergies Marines Renouvelables (EMR), Offshore, formation etc...- représenterait 20 000 emplois selon les données de Bretagne Pôle Naval (BPN) regroupés pour l'essentiel sur les sites de Lorient,, Concarneau, Le Guilvinec, Douarnenez, Brest, Saint Brieuc et Saint Malo.. On en mesure toute l'importance quantitativement et qualitativement.

 

C'est un secteur à promouvoir , à développer et à défendre en tout premier lieu.

 

Il faut cependant mailler les compétences et les savoirs faire, les lieux de formation et de recherche répartis sur le territoire comme nous le détaillons au point 2. Par exemple deux pôles EMR sont en cours de constitution Brest et Lorient. Ne les opposons pas !

 

Imaginer de nouvelles filières :

 

Si la filière EMR semble aujourd'hui assurée il reste (!) encore des pistes à explorer. La déconstruction des navires et la construction de navires de nouvelle génération en font partie.

 

Il n'est pas très utile de détailler ce que pourrait être la filière déconstruction-valorisation, au vaste gisement local, national et Européen.

Par contre la mise à l'étude et la construction de navire d'un type totalement nouveau est à soutenir sérieusement. Cette démarche est à mener de front avec le renouvellement de la flotte de pêche aujourd'hui largement obsolète et même dangereuse. Le sujet est vaste qui concerne la conception de nouvelles unités, leur type de propulsion, les matériaux de construction, le recyclage en fin de vie. A noter que ce sujet intéresse aussi la flotte de plaisance. Il existe au sein des entreprises, dans les laboratoires universitaires des unités de recherche et développement travaillant sur cette question (Kairos par ex à Concarneau). Plusieurs expérimentations sont en cours (A Paimpol ; Etel, Concarneau)

 

4)Les ports maritimes éléments forts d'une stratégie multimodale du transport

On l'a oublié, bien sur, mais tous les ports du Finistère ont été peu ou prou des ports de cabotage et de bornage. Certains le sont encore comme Quimper Corniguel, Roscoff.ou Brest. On notera aussi dans Côtes d'Armor, Tréguier, Pontrieux, Lézardrieux,

Ce mode de transport a pratiquement disparu en France – comme le transport fluvial qui si il n'a pas disparu s'est fortement contracté. Ce n'est pas le cas dans d'autres pays d'Europe.

Stimulée par son intérêt environnemental, moins polluant que la route et le fret aérien, le transport maritime desservant les territoires à partir de grands ports ou assurant le trafic en interne n'est plus considéré comme une hypothèse folklorique.

On notera par exemple que Petit Navire à Douarnenez organise à partir de Nantes la livraison hebdomadaire de 2 containers de 20 ou 40 pieds de produits congelés traités sur le site de Pouldavid et opèrent de 10 à 15 conteneurs par semaine de produits finis. en provenance d'Afrique et diffusé en Europe. Les caisses sont déchargées au terminal de Montoir de Bretagne (Grand Port Nantes Saint-Nazaire) et acheminées par camion à Douarnenez pour les produits congelés et sur la base logistique de Quimperlé pour les produits finis.

Il est possible de mettre à l'étude ,à partir de cet exemple qui en appelle bien d'autres si l'on veut bien se pencher sur la question, l ’organisation des transports maritimes d'éclatement des marchandises importées ou de circulation des marchandises en internes et de recourir au cabotage.

 

En parallèle,la multimodalité mer/fer :  la Région Bretagne s'est fixée des objectifs ambitieux sur la multimodalité mer/fer : amélioration des accès terrestres et du transport ferroviaire pour faciliter l'accès aux ports et encourager les échanges longues distances par la mer.

 

5Accompagner la mutation des activités halieutiques

La situation de la filière pêche se détériore année après année dans le département. Il n'est que de comparer les documents statistiques limités à la dernière décennie (2005/2015 par ex) pour mesurer l'ampleur du saccage et la violence du tsunami qui engloutit toute la pêche et notamment la pêche industrielle.

Les causes de cette mutation sont en fait difficile à démêler. Le dossier, très technique, est complexe, embrouillé à l'envi, géré à la fois par l'Europe (Politique Commune des Pêches) les États, les Régions et les Organisations de Producteurs, parfois dans la plus totale opacité. Ce n'est pas notre propos de tenter d'y voir plus clair, dans ce document.

Il y a par contre urgence à proposer un certain nombre de mesures pour préserver la filière pêche et accompagner un secteur en pleine mutation. L'enjeu est d’importance qui concerne, les savoirs faire,l' emploi, ( 1 emploi en mer c'est entre 3 et 5 emplois à terre) l'aménagement du territoire, les besoins alimentaires, l'indépendance de nos approvisionnements.

Nos propositions s'articulent bien sur autour de la politique nationale du Parti et du secteur « Agriculture-Forêt- Pêche » Il s'agit donc avant tout de promouvoir et accompagner la création d'une filière pêche durable.

 

  • Encourager, accompagner les expérimentations de méthodes de pêche sélectives et de la bonne gestion de la ressource

  • mise en place d'outils financiers nouveaux de type CIGALES (Club d'Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale pour l' Épargne Solidaire ) ou coopératifs permettant de renouveler la flotte de pêche fraîche artisanale à partir d'un cahier des charges adapté. Re-mobilisation des banques mutualistes et des Caisses d'épargne.. Il faut rappeler que l'Europe interdit désormais le financement public des bateaux neufs ou en refonte.

  • Aide à l' organisation de nouvelle formes de consommation de type AMAP « Adépad » Association pour le Développement de la Pêche Artisanale Durable »

 

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Ports en Finistère: Réflexions et propositions de la commission maritime PCF 29

le 28 janvier 2015

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